Le ministère français de l’agriculture accorde une aide d’urgence de 60 millions d’euros pour soutenir les agriculteurs biologiques en difficulté, alors que le marché des aliments biologiques connaît un déclin important dans le pays. Malgré des années de croissance et un intérêt accru pour l’agriculture biologique, le secteur a été durement touché par la crise du coût de la vie. Bien que le financement supplémentaire soit le bienvenu, le secteur de l’agriculture biologique estime qu’il a besoin d’un soutien plus important pour surmonter les difficultés auxquelles il est actuellement confronté.

La flambée des prix des denrées alimentaires, avec une augmentation globale de plus de 15 % au cours de l’année écoulée, a poussé les consommateurs à délaisser les produits biologiques au profit d’alternatives plus abordables. Selon une enquête menée par NielsenIQ, les ventes de produits biologiques dans les supermarchés français ont enregistré une baisse de plus de 7 % en 2022, tandis que les magasins spécialisés dans les produits biologiques ont connu une baisse allant jusqu’à 12 %. L’augmentation du coût de la vie a influencé le comportement des consommateurs et entraîné une modification significative des habitudes d’achat.

La situation actuelle a suscité un sentiment de découragement chez les agriculteurs, ce qui a poussé certains d’entre eux à abandonner leurs efforts dans le domaine de l’agriculture biologique. La réticence à se convertir aux méthodes biologiques est de plus en plus répandue. Lors d’une récente visite dans une exploitation laitière de l’Oise, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a fait part de son inquiétude en déclarant que la perte des producteurs biologiques serait un échec collectif. Il est décourageant de constater qu’au cours des deux dernières années, aucune exploitation de la région n’est passée à l’agriculture biologique.

M. Fesneau a annoncé des mesures d’aide et de soutien, dont un “paquet de crise” de 60 millions d’euros, en plus de l’aide d’urgence initiale de 10 millions d’euros décidée en février lors du Salon de l’agriculture. Par ailleurs, des initiatives ont été mises en place pour stimuler la demande. Les cantines financées par l’État, comme celles des ministères, des prisons et des armées, veilleront enfin à ce que 20 % de leurs menus soient composés d’aliments biologiques d’ici la fin de l’année. Bien que cet objectif ait été initialement fixé à 2022 par la loi “EGalim” de 2018, le pourcentage d’aliments biologiques stagne autour de 6 %.

“Commençons par montrer l’exemple et mettons de l’ordre dans nos propres affaires”, a déclaré M. Fesneau, invitant les collectivités locales, notamment celles chargées du financement des cantines scolaires, à faire de même.

Cependant, le plan d’aide n’a pas impressionné le secteur.

“Pour l’instant, l’engagement du gouvernement n’est que symbolique”, a déclaré Philippe Camburet, président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique.

“Je suis curieux de voir si les autorités locales suivront. Pour l’instant, elles disent : “On couvre les factures de gaz et on voit ce qu’il reste” en termes de budget.

M. Camburet estime que les 60 millions d’euros, dont les détails seront déterminés ultérieurement, ne suffiront pas à résoudre les problèmes de trésorerie du secteur.

Mathieu Lancry, the head of Forebio, emphasized the severity of the organic farming crisis, stating:

“To address the challenges faced by the pork, milk, fruit, and vegetable sectors alone, we require €150 million in aid.”

As inflation takes its toll, more and more French people are turning to food banks for support. Additionally, consumers in France are grappling with significant price hikes for supermarket goods. Fesneau also underscored the role of large-scale distribution in the decline of organic product consumption.

The visibility of organic products on supermarket shelves has decreased compared to before, impacting their sales, according to Fesneau. He plans to address this issue with supermarkets and highlight that retailers often enjoy higher profit margins on organic products, leading to increased prices. France has set a target of dedicating 18 percent of agricultural land to organic farming by 2027, a significant increase from the current 10 percent.