Face à une année difficile pour les raisins italiens, la France est sur le point de reprendre sa couronne en tant que premier pays viticole du monde, malgré les défis posés par le mildiou.

Les défis du climat italien

Avec l’arrivée de la récolte d’automne, les vignerons italiens se préparent à une nette baisse de leur production, conséquence de la chaleur inhabituelle et des fortes pluies qui ont perturbé le début de la saison de croissance et favorisé le développement du mildiou. Les prévisions annoncent que la production italienne chutera à moins de 44 millions d’hectolitres cette année, selon les syndicats viticoles et l’institut agricole public Ismea – soit une baisse de 12% par rapport à l’année dernière, où elle était de 50 millions d’hectolitres.

Les prévisions françaises

Pendant ce temps, le ministère français de l’Agriculture anticipe que la production de 2023 en France atteindra presque 45 millions d’hectolitres. Cela représente une baisse de 2% par rapport à 2022, mais c’est légèrement au-dessus de la moyenne quinquennale. Cela fait neuf ans que la France n’avait pas produit plus de vin que l’Italie. L’année dernière, l’Italie a produit près de 19% du vin mondial, contre un peu moins de 18% pour la France, selon les données de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin.

Le fléau du mildiou

Les deux pays ont été touchés par le champignon Plasmopara Viticola, responsable de la maladie appelée mildiou de la vigne. Prospérant dans des conditions chaudes et humides, ce champignon provoque des taches jaunes sur les feuilles de vigne et fait dépérir les jeunes raisins. Les fortes températures associées aux pluies abondantes en mai et juin ont créé les conditions idéales pour ce champignon, qui aurait détruit jusqu’à 45% de la récolte de raisin dans certaines régions du centre-est de l’Italie.

La situation en France

En France, c’est la grande région viticole de Bordeaux qui a été la plus touchée. Selon le ministère de l’Agriculture, la production de la région chutera de 9% par rapport à l’année dernière et de 17% en dessous de la moyenne des cinq dernières récoltes. Le sud-ouest a également été fortement touché, tandis que la région du Languedoc-Roussillon a souffert de la sécheresse. Néanmoins, 2023 s’annonce comme une année exceptionnelle pour le champagne, grâce à une météo plus clémente dans la région du nord-est. La production pourrait dépasser de 24% la moyenne, selon les chiffres du ministère. Les régions de Bourgogne, de la Vallée de la Loire et du Jura devraient également connaître une récolte meilleure que la moyenne.