Le tout premier forum des affaires entre l’Union européenne (UE) et le Kenya se tient à Nairobi ce mois-ci. Il offre une occasion exceptionnelle de stimuler le commerce et les investissements européens au Kenya, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

L’agriculture est l’épine dorsale de l’économie kenyane, représentant environ un quart du PIB total du Kenya et 60 % de ses recettes d’exportation provenant du commerce des produits agricoles. Non seulement l’agriculture domine l’économie kényane, mais elle constitue un élément important de la riche culture du pays.

On y trouve tout l’éventail de la vie agricole, des grandes exploitations florales de Naivasha aux exploitations de thé et de maïs de la vallée du Rift, en passant par les petites shambas des villages ruraux et les jardins potagers des arrière-cours urbaines.

des grandes exploitations florales de Naivasha

La majorité des agriculteurs kenyans sont de petits exploitants, et environ 80 % de la population dépend de l’agriculture pour sa subsistance. Avec une population jeune et férue de technologie, le secteur agricole est prêt à se développer, ce qui peut créer des emplois indispensables et favoriser la sécurité alimentaire et la prospérité du pays.

L’UE est un soutien essentiel de l’ambitieuse stratégie de croissance et de transformation du secteur agricole du Kenya. Nous travaillons ensemble pour soutenir les avancées technologiques, renforcer les capacités, intensifier les liens avec le marché et, surtout, accroître la participation des jeunes à l’agriculture.

Grâce au financement de l’UE, les acteurs agricoles locaux, tels que les petits exploitants agricoles, les éleveurs et les petites entreprises agroalimentaires, peuvent accéder à de bonnes pratiques agricoles innovantes, ce qui leur permet d’augmenter leurs revenus et d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L’UE est la première destination des exportations kényanes, avec une valeur de 170 milliards de shillings en 2021. Ce résultat est dû en partie à notre accord de partenariat économique (APE), qui accorde au Kenya un accès étendu, en franchise de droits et de quotas, au marché européen pour les merveilleux produits frais kényans que de plus en plus de consommateurs européens apprécient.

En outre, les nouvelles dispositions relatives au commerce durable et à la responsabilité mutuelle, qui font actuellement l’objet de discussions dans le cadre des négociations APE en cours, pourraient contribuer à créer un environnement propice à l’innovation et à la croissance auxquelles le Kenya aspire.

L’horticulture est une source essentielle de devises étrangères et la plupart des produits agricoles destinés à l’Europe, notamment les fleurs, passent par le port de Rotterdam.

C’est la base de la longue et fructueuse coopération entre les Pays-Bas et le Kenya. Parmi les États membres de l’UE, les Pays-Bas sont le premier client du Kenya pour les produits agricoles.

AgriFi Kenia fond

Ils ne se contentent donc pas de contribuer aux efforts déployés par l’UE pour améliorer le rendement et la durabilité du secteur agricole, mais en bénéficient également. Par exemple, grâce au fonds AgriFi, les entreprises kenyanes renforcent leur collaboration avec les petits exploitants agricoles afin d’assurer une augmentation durable du rendement horticole, de la production et du revenu des agriculteurs ciblés, tout en améliorant la fertilité des sols et la résilience des agriculteurs face à l’évolution des conditions climatiques.

Grâce à un partenariat entre nos instituts frères de recherche agricole – l’institut irlandais Teagasc et l’organisation kényane de recherche sur l’agriculture et l’élevage – l’Irlande et le Kenya développent le premier indice de sélection économique du Kenya afin de créer un système de production animale adapté au climat.

Avec le soutien du programme de développement agroalimentaire en Afrique, des entreprises agroalimentaires irlandaises investissent au Kenya en partenariat avec des entreprises locales pour partager leur expertise et leurs ressources et mettre en œuvre des projets qui contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable.

Parmi les exemples, citons Bimeda Nutrition, dont la collaboration avec l’entreprise irlandaise Best Tropical Fruits est axée sur une production durable sur le plan environnemental, ainsi que Moyee Coffee, une initiative irlandaise d’entrepreneuriat social d’origine néerlandaise qui vise à renforcer les capacités des petits producteurs. L’une des plus grandes entreprises irlandaises, le groupe Kerry, développe une transformation alimentaire durable pour le continent depuis sa base de Nairobi.

Le secteur est sur une trajectoire ascendante avec un immense potentiel de croissance. Les gouvernements kenyans successifs ont plaidé en faveur d’efforts industriels accrus pour créer une industrie agroalimentaire dynamique, susceptible de générer des devises étrangères et de créer des emplois. Sans cette prochaine étape, les niveaux d’exportation du Kenya pourraient rester en deçà de leur potentiel.

Le forum des entreprises UE-Kenya est l’occasion de présenter et de soutenir le passage du Kenya à un nouveau paradigme agricole, avec une agriculture commerciale et industrielle et un secteur agroalimentaire à plus grande échelle, durables et équitables.

Le Kenya et ses partenaires internationaux disposent d’un vaste champ d’action pour explorer le développement des systèmes de marché, faire progresser l’innovation et renforcer les pratiques agricoles durables. L’Union européenne et ses États membres, dont les Pays-Bas et l’Irlande, soutiennent le Kenya et nous invitons les autres à nous rejoindre dans ce voyage passionnant vers la réalisation du plein potentiel agricole du Kenya, le soutien de la sécurité alimentaire et la mise en place d’un commerce et d’un investissement bilatéraux mutuellement bénéfiques.