Après un été caniculaire, les vendanges ont débuté dix à quinze jours plus tôt qu’en 2021. Sur l’ensemble de la région, les fruits sont d’une très grande santé et les volumes devraient être importants.
Les premiers fruits ont été cueillis dans la semaine du 8 août dans les zones de maturation les plus précoces du vignoble de Provence (AOC Côtes de Provence, AOC Coteaux d’Aix-en-Provence et AOC Coteaux Varois en Provence). Le développement des baies est magnifique et il n’y a pas de pression des ravageurs. Malgré la chaleur et le stress hydrique, tous les signes indiquent un millésime à fort potentiel, surtout avec les conditions de vendanges telles qu’elles sont. Le temps calme est revenu et les journées ensoleillées alternent avec des nuits fraîches. Cela fait suite aux orages de la mi-août qui, tout en alimentant la vigne en eau, ont également entraîné des orages de grêle qui ont causé des dégâts sur certaines propriétés du littoral varois.
Du fait de l’effet cumulatif de la canicule, les viticulteurs sont d’autant plus incités à vendanger aux heures les plus fraîches de la journée et même de la nuit afin de cueillir les fruits au frais le plus possible. L’enjeu est leur capacité à préserver les arômes purs qui font la signature des rosés de Provence.
Choisir le bon moment pour récolter
« La croissance de la vigne a été impactée par la canicule, mais nous n’avons pas assisté au décrochage de la maturation que l’on aurait pu craindre. Cela tient à la résilience de la vigne, qui ne cesse d’étonner, et aux nuits rafraichissantes. Les températures diurnes et nocturnes étaient élevées, mais la différence entre elles et les niveaux saisonniers normaux était légèrement moins importante, ce qui a aidé les plantes à faire face. Cependant, cette année, il est essentiel de choisir le bon moment pour récolter, quasiment à la journée ou à l’heure près, afin de contrer les effets de la canicule sur le fruit », a déclaré Gilles Masson, directeur du Centre de recherche sur le rosé.
Les événements météorologiques ont un impact croissant
« Depuis le début des vendanges, les nuits sont plus fraîches et le fruit est devenu plus équilibré, annonçant un millésime stellaire. Nous étions extrêmement inquiets mais les volumes devraient être équivalents à ceux d’une année normale avec quelques variations selon les propriétés – celles qui ont le plus souffert sont celles qui ont eu le moins de pluie. Ce millésime offre la parfaite illustration que les événements climatiques ont un impact croissant. A terme, nous savons que nous allons devoir nous adapter et nous y travaillons déjà avec des expérimentations portant à la fois sur la gamme variétale et sur les techniques de conduite du vignoble », a déclaré Éric Pastorino, président du CIVP.
Bulletin Météo Annuel
Après un premier trimestre extrêmement sec avec deux fois moins de précipitations que l’an dernier, le débourrement est intervenu plus tardivement qu’en 2021, s’étalant de fin mars à fin avril selon les zones. Le retard a cependant eu un résultat positif – cette année, aucun dommage dû au gel n’a été enregistré.
Progrès accélérés au printemps
Bien que le manque d’eau ait été une source d’inquiétude, les tempêtes du week-end de Pâques ont sauvé la mise, reconstituant partiellement les réserves d’eau dans les sols. L’augmentation des températures a compensé les retards de la saison de croissance et l’a même fait avancer par rapport à une année moyenne.
Magnifique floraison
La floraison, en particulier, a très bien démarré avec des vignes bénéficiant de conditions favorables fin mai avec un temps clément, des températures modérées et pas de vent. Ainsi, la nouaison, étape de la croissance de la vigne qui n’aime ni le froid ni l’humidité, a été rapide et sans problème.
Pluie bienfaisante fin juin
Avant même le début de l’été, les vignes ont subi les premières canicules et orages de grêle qui, heureusement, n’ont causé que des dégâts mineurs. La pluie, encore une fois, s’est fait attendre mais heureusement est revenue fin juin. Il y avait cependant quelques disparités – certaines régions ont enregistré 60 millimètres de pluie tandis que d’autres n’en avaient pas.
Un démarrage précoce de la récolte
Les premières grappes ont commencé à se colorer à la mi-juillet. La véraison a été assez lente, surtout dans les zones qui n’avaient pas eu de précipitations. Le stress thermique a fait craindre aux producteurs un blocage de la maturation mais leurs craintes ont été de courte durée et les vendanges ont commencé dix à quinze jours plus tôt que l’an dernier.
Les viticulteurs de Provence cultivent leur passion pour l’élaboration de vins rosés classiques depuis des générations, et la région est désormais mondialement reconnue comme la véritable patrie du rosé. De la côte méditerranéenne aux contreforts des Alpes, et d’Aix-en-Provence à l’illustre Riviera niçoise, les magnifiques vignobles de Provence s’étendent sur environ 195 km. 2021 a vu la production de 167 millions de bouteilles de vins AOP (équivalent à 1 255 060 hl en volume), dont 91 % de rosé, 5 % de rouge et 4 % de blanc. Les principaux cépages sont la Syrah, le Grenache, le Cinsault, le Tibouren et le Mourvèdre.